NICOLAS LEFEBVRE,
OU L’ART DE LA RÉCONCILIATION
Poils de singe blanc, bassinoire, miroir Khmer, côte de baleine, monnaie du Niger, lance papoue, plateau de balance, coquille de bénitier, moulin à prière tibétain, piquet de tente berbère, cible de tir à l’arc, table du Coran, tuyau de canalisation… Chez Nicolas Lefebvre, l’assemblage conjoint des époques, relie des continents, mélange des cultures, conjugue des religions, convoque le sacré autant qu’il transfigure le trivial. Il ne cesse d’exalter l’union de l’intime et de l’universel à travers la figure de la déesse-mère, image inépuisable de l’amour maternel diffus dans l’œuvre entière.
Assembler, sans les dénaturer, des objets qui ont déjà vécu, pour leur fabriquer une nouvelle histoire. Le temps est rédempteur qui passe sur eux, les use et les rends prêts à se rencontrer. Dans les mains de l’artiste, ils reprennent vie et l’œuvre née de leur association s’impose comme une évidence qui attendait d’être révélée. « C’est eux qui presque me parlent et me disent quoi faire avec d’autres objets », confie cet artisan des rêves.
Toujours singulières sous leur air de famille, ses créations génèrent une énergie positive, « magique »… oserait-on dire : l’énergie de l’imaginaire qui les a rendu possibles, celle de l’amour qui pacifie, humanise et rend meilleur.
Brigitte Derlon
Directrice de recherche au CNRS
Monique Jeudy-Ballini
Chercheur au CNRS – Ethnologue